L’histoire de Longue-Pointe-de-Mingan est faite de petits et de grands évènements, comme de ses habitants. L’oralité veut que Thadée Leblanc venu de l’Anse du Cap (Cap-d’Espoir) en Gaspésie soit le premier à s’installer ici en 1849 avec sa famille. La pêche à la morue constitue, dès le début, l’économie principale du village attirant surtout des Gaspésiens des environs de Paspébiac, de Grande-Rivière et de Port-Daniel.
Outre les difficultés de la vie de pêcheurs ou les faits naturels du climat maritime, un évènement majeur marque le quotidien des premiers arrivants de la Longue-Pointe; la violente épidémie de petite vérole de juin 1879. Sur près de 100 personnes que compte la population du village, des dizaines sont affectées et plus de 10 succombent. Sans l’intervention rapide d’un médecin de Gaspé, il y aurait eu encore plus de victimes de cette picotte. On décide de mouver plus à l’ouest, vers la Pointe du Grand-père Thaddée où certains reconstruisirent de nouvelles habitations après avoir brûlé les anciennes. L’érection d’une chapelle (1879) est presque aussitôt entreprise et quelques années plus tard, vers 1884, on débute la construction d’une école.
Le village a connu des hauts et des bas au niveau économique. Les mauvaises années de pêches sont trop souvent au rendez-vous. Les chantiers de bois, et la hausse du prix des fourrures permettent quand même au village de prospérer malgré l’absence prolongée des hommes. En 1935, on compte 52 familles pour un total de 328 âmes. Avec la formation d’une coopérative de pêcheurs et la création d’une Caisse Populaire, on se prend davantage en main économiquement.
Soudain la Deuxième Guerre mondiale éclate et apporte avec elle une prospérité et une atmosphère que l’on n’aurait pas cru possible. En effet, l’installation d’une base militaire américaine en 1942 donne beaucoup d’emplois et la population est invitée à participer aux moments de loisir organisés pour le bien-être de tous ces étrangers chez nous. Les nombreux aménagements laissés à leurs départs constituent un apport considérable au développement de la communauté : le quai de Mingan, l’aéroport et la route menant au village voisin qui plus tard, relira Havre-Saint-Pierre, lieu où les emplois sont plus diversifiés pour les nôtres. L’ouverture du lien routier avec le reste du Québec en 1976 amène une population désireuse de découvrir notre coin de pays. La création de la Réserve de Parc National de l’Archipel-de-Mingan (1984) contribue à l’avancement du milieu. De nouveaux services et des entreprises touristiques voient le jour.
Suivant le courant de son temps, le village devient une municipalité de 500 habitants possédant les outils et le dynamisme nécessaires à la préparation de l’avenir de la communauté.